En attendant de trouver de "la job" comme on dit en Québécois (Petitcabri tu parles le Québécois?) j'essaie de faire quelques vols, afin de ne pas perdre la main, de monter des heures de vol et surtout de se faire plaisir. Un peu plus pour les deux derniers points d'ailleurs, car j'ai tendance à dire que le pilotage, c'est comme faire du vélo, ça ne se perd pas vraiment...
Etant dans le milieu aéronautique depuis à peu près 3 ans maintenant, je me rends compte du nombre de personnes rencontrées. Que ce soit en Suisse lors du passage de ma licence privée, ici au Canada avec les élèves, instructeurs, pilotes de ma compagnie, ou encore via les blogs avec des pilotes ou élèves, on sent cette même passion qui nous habite tous et qu'on demande qu'à partager. Avec les blogs par exemple, je communique avec des gens à l'autre bout de la planète que je ne connais pas personnellement, que je n'ai jamais vu, dont je n'ai adressé la parole que par des textes et pourtant sans pouvoir l'expliquer, j'ai l'impression de les connaître, de ressentir exactement ce qu'ils vivent aux travers de leurs récits et ça je le retrouve que dans ce merveilleux milieu qui est l'aviation.
Si je vous parle de rencontre, c'est également pour vous révéler celle que j'ai fait cet été et avec qui j'ai vécu un de mes plus beaux moments aéronautiques Québécois jusqu'à maintenant. Un compatriote Suisse, un de plus qui s'est exilé pour vivre de sa passion, m'a gentiment invité pour une balade dans le bois Canadien et même plus que ça, car que j'ai non seulement pu voler en Robinson R-44 au-dessus des lacs et des forêts du Québec, mais j'ai également découvert ce qu'était la fameuse "Ma cabane au Canada". Je croyais que c'était que dans les paroles de la chanson des années 50 de Line Renaud que ça existait, mais en fait dans la réalité c'est exactement pareil. Les écureuils sur le seuil, pas de clef sur la porte, le feux de bois, pas de voisins, je vous dit je l'ai réellement trouvée... Et même plus encore...
Nous sommes partis de la région de Montréal un après-midi du mois d'août, une journée à cumulus avec quelques petites cellules orageuses isolées. Un petit peu de turbulences, mais c'est bon de devoir se battre un peu avec la machine... Direction Nord Ouest à une centaine de milles nautiques de Montréal pour le ravitaillement d'un camp de chasse et de pêche. Un peu plus de 1h30 de vol avec un bon vent de face en survolant de magnifiques places le long des lacs.
Parmi les vastes forêts Québécoise, nous avons trouvé notre petite clairière et sa cabane, bien dégagée pour permettre l'arrivée de l'hélico sans risque. Quelques minutes pour prendre nos quartiers dans cette petite demeure, puis il était temps de nous trouver à manger pour souper. Comme on peut le constater sur la première photo ci-dessus, on trouve un petit lac situé pas très loin du chalet. Il nous suffit donc d'un petit tour en 4 roues aux travers de la forêt pour nous y rendre afin de pratiquer le sport national numéro 1 des pilotes de brousse, la pêche. Environ 2 heures de balade sur le lac avec notre petite embarcation aura suffit, pour capturer quelques brochets. On cherchait plutôt du Doré, mais il a fallu se résigner à garder les 2 plus gros brochets pour le souper. Une quarantaine de cm, je sais ce n'est pas si gros, mais c'est toujours mieux que rien...
C'était la première fois que je pêchais et que je mangeais du brochet. Sincèrement c'est bon, mais alors il faut faire super attention aux arêtes, il y en a partout... Après la digestion, c'est une bonne nuit qui nous attendait afin de se reposer. Toute bonne chose a une fin, il fallait donc se résoudre à rentrer sur Montréal. Je serais bien resté dans cette cabane pour quelques jours supplémentaires, mais malheureusement on ne peut penser qu'aux vacances. Après une courte nuit, préparation de la machine à l'aube, pour notre vol de retour. Décollage en zone restreinte suivi d'un plongeon sur les forêts des Laurentides. Des images pleins les yeux et des souvenirs pleins la tête.
Flying with Robinson R-44 in Laurentides, Qc, Canada from Chris C. on Vimeo.
Je vais garder un magnifique souvenir de ces deux journées en nature, passées en compagnie de deux personnes très sympathiques et généreuses. Je profite d'ailleurs de ce billet pour les remercier encore pour l'invitation, sans qui je n'aurai pas eu le privilège de découvrir la fameuse cabane au Canada. Je terminerai en disant que c'est bel et bien en rencontrant des personnes tout au long de notre chemin personnel que nous découvrons de nouveaux horizons.
Merci Pat...