C'est bien beau le GPS, mais le "fun" comme le disent les Québécois, c'est de voler à la carte... Ce n'est pas seulement pour le fun en fait, mais plus tôt car nous sommes obligés de le faire, pour la formation. Et puis il faut bien commencer par la base, comme pour tout d'ailleurs, pour ensuite utiliser les nouvelles technologies. Et, on ne sait jamais, parfois la technologie ne remplace pas le côté manuel des choses, ou quand survient une panne par exemple, il faut bien savoir lire une carte et savoir en tirer profit, sinon cela peut devenir dangereux, suivant la situation.
Pour mon premier vol de navigation, je ne suis pas parti tout seul, et non, mon instructeur est monté à bord avec moi, pour me montrer la façon de naviguer correctement et efficacement, mais surtout la façon, sans se perdre. Je vais vous expliquer, en essayant de ne pas rentrer dans des détails trop techniques, comment se déroule une navigation avec un hélicoptère. Premièrement une bonne préparation avant vol, en traçant des Leg (notre route sur la carte), identifiant les points de repères facile à remarquer à l'extérieur, inscrire le cap magnétique (angle par rapport au nord magnétique) ce qui nous donnera notre direction à prendre, la distance en NM (milles nautiques), le temps entre chaque points, fréquences à contacter si nécessaire et tout cela d'une façon méthodique et lisible, pour que dans l'habitacle d'un Robinson R-22, qui n'est pas très grand et qui vibre dans tous les sens, ce ne soit pas un enfer... Oui, oui ce n'est pas si simple...
Image tirée de Google Earth avec le trajet effectué en bleu depuis l'aérodrome jusqu'au point de départ navigation en rouge
Cartes VNC 1:500 000 à gauche et VTA 1:250 000 à droite, de la région de Montréal
Zoom de la carte de nav avec comme vous pouvez le voir, tous les détails nécessaires pour les points de repères, tels que aérodromes, villages, autoroutes, chemin de fer, rivières, espace aérien, etc...
Lorsque l'on est en place dans la machine pour le vol, nous avons notre carte sur le genou gauche, maintenu par un système de clips et nous pouvons ainsi accéder aux informations facilement et même écrire au besoin, seulement pour ça, cela se passe de la main gauche, car nous ne pouvons pas lâcher le manche cyclique en hélico, surtout sur en R-22.
Bon aller, c'est parti, nous allons faire le premier Leg de 13 nautiques à 241° ensemble. On décolle du H, Hélicraft à St-Hubert puis on croise les deux pistes (ligne bleue) de l'aérodrome de St-Hubert, en nous rendant à notre point de départ représenté par un virage à 45° de l'autoroute 10, pour effectuer notre premier Leg . En passant notre point de départ, chronomètre à zéro, cap 241° vitesse 80 noeuds ( 148km/h) et oui ça file un R-22... Maintenant commence la nav, 80 noeuds à l'heure de vitesse signifie que nous allons effectuer 8 nautiques en 6 minutes... jusque là ça va..? Donc en volant de façon régulière on devrait arriver en 6 minutes au dessus d'une voie de chemin de fer, à 1 nautique au sud de l'autoroute 15 (petite marque rouge sur la carte), vous suivez toujours? Maintenant on compte qu'il nous reste 5 nautiques jusqu'à St-Remi, donc environ 4 minutes à 80 noeuds. Et l'essence, il faut la compter aussi... Donc 5 nautiques, sachant que le Robinson R-22 consomme 9 gallons à l'heure (34l/h), cela nous donne environ 1 gallon. On zyeute notre jauge, c'est correct, nous avons encore 13 galons... Voilà voilà quelques minutes plus tard, St-Remi et ses 4 routes principales bien dictinctes, nous sommes bien au bon endroit.
Mais c'est bien joli tous ces petits calculs, mais c'est sans aucun vent! C'est bien là le problème, si il y en a et il y en a toujours, il faut corriger si l'on dévie de notre route, et ça c'est en regardant dehors, les villages, les routes, etc... Et ensuite se référer sur la carte pour confirmer que nous sommes bien à l'endroit voulu. Ainsi de suite pour chaque Leg, jusqu'à notre arrivée finale. Pas très compliqué vous me direz... Ces premiers vols de navigation sont magnifiques, cela permet de découvrir d'autres coins de la région, mais ce n'est pas si évident que ça, cela demande surtout une bonne organisation à l'intérieur de la machine, une bonne compréhension des cartes et travailler de manière méthodique pour trouver la bonne information au bon moment.
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